Edited News | OHCHR , UNOG
“Peu d’endroits au monde sont confrontés à une crise aussi grave et urgente que celle que traverse la République démocratique du Congo. Une surveillance et des rapports indépendants et impartiaux peuvent contribuer à établir précisément ce qui s’y passe, à des fins de vérité, de justice et de reddition des comptes,” a déclaré mardi le Haut-Commissaire Volker Türk en présentant son rapport devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, à Genève.
En février, le Conseil des droits de l'homme a mandaté le Haut-Commissariat d'établir une mission d'établissement des faits sur l'escalade des hostilités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu de la RDC. Le rapport couvre la période allant de janvier à juillet 2025. Le travail de la mission doit également servir de base à la Commission d'enquête mandatée par la même résolution, afin de mener des enquêtes approfondies sur les événements survenus depuis 2022.
« La mission a établi que toutes les parties impliquées dans la récente et choquante escalade de violence dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu ont commis des violations graves et des atteintes au droit international des droits humains et de graves violations du droit international humanitaire, » a dit Türk.
« La mission a constaté que le M23, soutenu par les Forces de défense du Rwanda (RDF), ainsi que les Forces armées de la RDC et les groupes armés affiliés, ont commis des crimes de guerre, » a-t-il ajouté.
Le M23, soutenu par les RDF, a commis des atteintes et des violations généralisées et systématiques dans le Nord et le Sud-Kivu visant à intimider et à contraindre la population civile, pour renforcer ses rangs et imposer l'ordre et la sécurité.
« Le M23 a exécuté sommairement des civils – surtout des hommes – soupçonnés de collaborer avec les forces gouvernementales ; Il a tué des civils, y compris des enfants, sans raison apparente, » a dit Türk.
En juillet, des membres du M23, ainsi que des soldats présumés des RDF et des civils armés de machettes, ont massacré des centaines de personnes, principalement des membres de la communauté Hutu, dans quatre villages au Rutshuru. C’est l'un des incidents les plus meurtriers enregistrés depuis la résurgence du M23 en 2022.
« Au cours d'opérations de ratissage quasi quotidiennes, le M23 a systématiquement enlevé et détenu des milliers de personnes. Ces opérations visaient des membres présumés des Forces armées de la RDC et des groupes affiliés, mais aussi leurs familles ou toute personne soupçonnée d'être liée à eux, ainsi que des membres de la société civile, » a dit le Haut-Commissaire.
« Mon équipe a aussi confirmé que le M23 a commis des actes de torture et de mauvais traitements, y compris des violences sexuelles, contre les détenus. Certaines personnes ont été battues à mort ou sont mortes de blessures, d'asphyxie ou de faim et de déshydratation. D'après les témoignages, certains gardes étaient rwandais, » a dit le Haut-Commissaire.
Des milliers de civils, dont des enfants, ont ensuite été envoyés dans des camps dits d'entraînement où ils ont été soumis au travail forcé, à la servitude militaire et à d'autres formes de torture et de mauvais traitements. Le sort de centaines d'hommes, de femmes et d'enfants enlevés reste inconnu.
« Mon équipe a également documenté que les Forces armées de la RDC ont délibérément tué des civils après des affrontements avec les groupes armés dits Wazalendo, » a poursuivi Türk.
L’équipe du Haut-Commissariat a constaté que les Wazalendo géraient au moins 13 sites où des détenus étaient soumis à la torture et à des mauvais traitements. Selon la mission, des groupes Wazalendo avaient recruté des enfants pour les utiliser comme combattants, messagers, escortes ou en tant qu’espions, et qu’ils les détenaient dans des conditions inhumaines.
« Depuis des décennies, les violences sexuelles sont utilisées comme arme de guerre en RDC. Aujourd'hui, cette horreur continue », a affirmé le Haut-Commissaire. « Notre mission a révélé que la plupart des parties au conflit commettent des violences sexuelles à grande échelle. Des femmes et des filles, dont certaines n'avaient que 10 ans, ont été enlevées, violées collectivement, réduites en esclavage sexuel et humiliées – totalement déshumanisées. Certaines sont mortes des suites de ces viols ».
Son équipe a aussi documenté des cas de violences sexuelles contre des hommes, des garçons et des personnes LGBT, même si ces crimes restent très rarement signalés en raison de la stigmatisation et de la peur.
L’ équipe a identifié un schéma de violence sexuelle généralisée par des membres des Forces armées de la RDC et des Wazalendo lors de leur retrait des lignes de front.
Ces crimes ont laissé de profondes cicatrices sur les victimes : traumatismes physiques et psychologiques, grossesses non désirées et risques de problèmes de santé à vie, y compris l'infertilité ou l'infection par le VIH.
« J'ai rencontré des victimes et des survivants dans le site de déplacés de Bulengo en 2024 et j'ai vu de mes propres yeux à quel point les violences sexuelles déchirent les liens familiaux et communautaires, forçant souvent les survivantes à quitter leurs foyers. Certaines femmes ne révèlent pas avoir été violées, craignant d'être stigmatisées, » a dit Türk.
Selon le rapport, l'expansion du M23 a laissé une traînée de destruction dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Elle a également eu un impact négatif sur les droits humains dans d'autres parties du pays. Les forces de sécurité étatiques ont été redéployées pour combattre le M23, et d'autres groupes armés – dont les ADF et la CODECO – ont profité du vide sécuritaire.
Entre le 1er juin 2024 et le 31 mai 2025, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits humains en RDC a recensé plus de 5 000 violations et atteintes aux droits humains et violations du droit international humanitaire à travers le pays. Celles-ci incluent des exécutions sommaires, des actes de torture et de mauvais traitements, des violences sexuelles, des enlèvements et des arrestations et détentions arbitraires. Le nombre de victimes de ces crimes a augmenté de 16 % au cours de cette période par rapport à la même période de l'année dernière.
« Les violations se poursuivent en cet instant même, multipliant les souffrances d’une population traumatisée par des décennies de violence. Les efforts déployés au cours des derniers mois pour parvenir à la paix sont encourageants, mais ils doivent se concrétiser sur le terrain. Un véritable cessez-le-feu est nécessaire de toute urgence, » a insisté le Haut-Commissaire.
« Le Rwanda doit cesser immédiatement tout soutien au M23 et retirer ses forces armées de la RDC. Il doit mener des enquêtes sur les allégations de violations et d’atteintes qui lui sont imputables et tenir les auteurs redevables, » a-t-il ajouté.
Il a également appelé la RDC à veiller à ce que ses forces respectent le droit international. Elle doit cesser toute forme de soutien aux Wazalendo et à d'autres groupes armés, et veiller à ce que tous les auteurs présumés d’atteintes et de violations en RDC soient traduits en justice.
Le Haut-Commissaire a exhorté les États à exercer une pression maximale sur la RDC et le Rwanda pour qu'ils cessent tout soutien aux groupes armés ; à veiller à ce que l'aide humanitaire parvienne à toutes celles et ceux qui en ont besoin ; et appuyer des processus de médiation et de paix efficaces.
En conclusion, Volker Türk a exhorté le Conseil à assurer un soutien adéquat à la Commission d'enquête chargée de faire avancer ce travail essentiel, et à établir les bases de la justice pour les victimes du conflit en RDC.
FIN
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STORY: Présentation du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk sur la République démocratique du Congo au 60e session du Conseil des droits de l'homme
TRT: 05:48
SOURCE: OHCHR/ UNOG
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LANGUAGE: French/NATS
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DATELINE: 9 September 2025 – GENEVA, SWITZERLAND Archive location & dates in shotlist below
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