Présentation orale du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur la République démocratique du Congo à la 52ème session du Conseil des droits de l’homme.
« Je dois dire que j'étais toujours frappé par la dynamique et l'énergie de la population, mais aussi par les défis, surtout dans le contexte des droits humain. Et je pense vraiment qu'on doit faire tout pour soutenir le peuple congolais pour faire face à ces défis», a dit Volker Türk.
Dans un pays aux ressources abondantes, si extraordinairement fertile et spacieux que les observateurs estiment qu'il pourrait nourrir la moitié de l'Afrique, 26,4 millions de personnes (soit un Congolais sur quatre) souffrent d'une grave insécurité alimentaire. La faible gouvernance et le manque d'accès aux infrastructures essentielles et aux services publics dans de nombreuses régions ont un impact profond sur les droits économiques et sociaux, notamment en matière d'éducation et de santé. En raison de la violence des nombreux groupes armés, 6 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, soit le plus important nombre de personnes déplacées internes du continent africain.
« La situation des droits de l'homme s’est encore détériorée sur plusieurs aspects depuis notre dernière mise à jour au Conseil, en octobre 2022 », a déclaré Volker Türk.
« « La violence armée s'est intensifiée dans les provinces orientales, notamment en Ituri et au Nord-Kivu, où les groupes armés M23, ADF, CODECO, Zaïre et Nyatura continuent de perpétrer des attaques ignobles contre la population civile, en toute impunité. Depuis octobre 2022, au moins 1 338 personnes, dont 107 enfants, ont été tuées dans ces provinces de l’est», a affirmé le Haut-Commissaire.
En 2022, le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l'homme a documenté et confirmé des cas de violences sexuelles liées au conflit sur 701 victimes, dont 503 femmes, 11 hommes et 187 filles.
« Les violences ciblées dans les zones affectées par le conflit comprennent notamment des violences sexuelles d’une grande brutalité, qui ont historiquement été utilisées en RDC comme une arme de guerre délibérée et une stratégie de terreur», a affirmé Türk.
La violence endurée par tant de civils en RDC est alimentée par l'impunité et la corruption, qui sapent les efforts de l'État pour fournir des services de base, établir l'ordre et empêcher les pratiques commerciales abusives et violentes. En conséquence, la population n'est pas seulement privée de sécurité, mais aussi d'une part légitime des richesses du pays.
« Les autorités ont pris des mesures importantes pour lutter contre l'impunité. En 2022, au moins 91 membres des forces de défense et de sécurité et au moins 143 membres de groupes armés ont été condamnés pour des infractions liées à des violations des droits de l'homme», a dit le Haut-Commissaire.
Il ajouta : « Il s'agit là de résultats importants, tant pour les victimes que pour leur effet dissuasif. Toutefois, l'ampleur des violations et des abus subis exige beaucoup plus d'actions pour enrayer le sentiment généralisé d'impunité».
« Mon Bureau soutient les processus judiciaires concernant les massacres de Nyamamba et Mbogi, dans la province de l'Ituri, signalés en janvier 2023, ainsi que les massacres de Kishishe, dans la province du Nord-Kivu, en novembre 2022. Nous soutenons également les efforts de formation et de responsabilisation du personnel des forces armées», a déclaré M. Türk.
Le Haut-Commissaire a pris note du discours du Président Tshisekedi devant le Conseil, et a salué son engagement à traiter les questions de responsabilité en explorant les options présentées dans le Rapport Mapping 2010 par son Bureau. Il a vivement encouragé le gouvernement à faire de la lutte contre l'impunité l'épine dorsale de leur stratégie pour le retour de la paix dans les zones touchées par le conflit.
Les autorités ont également, selon Volker Türk, fait des efforts significatifs pour créer les conditions d'un retour à la paix dans les provinces affectées par le conflit. Il s'agit notamment du dialogue avec les groupes armés, de l'élaboration de programmes de désarmement, de stabilisation et de justice transitionnelle, ainsi que de la mise en œuvre de l'enseignement primaire gratuit et du programme "145 territoires", qui vise à construire des infrastructures de santé et d'éducation.
Le Haut-Commissaire a vivement encouragé l'accélération de la mise en œuvre du programme national de démobilisation, de désarmement, de réintégration communautaire et de stabilisation. D’après lui, il est important que ce programme ambitieux respecte pleinement les normes en matière de droits de l'homme et s'aligne sur les initiatives de justice transitionnelle - en intégrant les droits des victimes et des communautés affectées à la justice, à la vérité, à la réparation et aux garanties de non-répétition.
Il a salué le travail de la Communauté d'Afrique de l'Est et de l'Union africaine pour promouvoir la paix et la sécurité dans l'est de la RDC, notamment par le dialogue politique et le déploiement d'une force régionale. Il a souligné qu’il était essentiel que toutes les opérations de la force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est soient menées dans le plein respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme. Les droits des victimes et la nécessité de rendre des comptes pour les graves violations des droits de l'homme et les abus qui ont été si répandus doivent également être au cœur de tout processus politique.
Le gouvernement a pris des engagements de principe pour élargir l'espace civique et politique. Cependant, selon le Haut-Commissaire ces promesses doivent être mises en œuvre de manière beaucoup plus concrète. « Alors que des élections présidentielles, législatives et locales sont prévues en décembre de cette année, je suis profondément préoccupé par les restrictions persistantes des libertés fondamentales et de l'espace civique du peuple congolais. Il s'agit notamment d'entraves au droit de réunion pacifique et de menaces à l'encontre des dirigeants de l'opposition, des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme », a dit M. Türk
Il ajouta : « Il semble que des efforts systématiques soient déployés pour empêcher les journalistes et les acteurs de la société civile d'enquêter sur les allégations impliquant les forces de sécurité, en particulier dans les zones de conflit. »
« Je suis particulièrement préoccupé par le harcèlement et l'arrestation arbitraire de journalistes et de défenseurs des droits de l'homme par l'Agence nationale des renseignements, y compris des cas présumés de mauvais traitements et de torture », a déclaré le Haut-Commissaire.
« Les collègues du Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l'homme entretiennent un dialogue constant avec cette agence au sujet des 27 personnes dont on sait qu'elles sont en détention arbitraire prolongée, sans respect des procédures régulières. Le refus systématique d'accès aux centres de détention de cette agence est très préoccupant. Je demande instamment que des mesures soient prises rapidement pour engager la réforme tant attendue des services de renseignement », a dit Volker Türk.
« Le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l'homme continuera à soutenir les efforts déployés par les autorités pour faire progresser les droits de l'homme, notamment dans le contexte du retrait prévu de la MONUSCO », a affirmé M. Türk.
Les droits de l'homme doivent être au cœur d'un processus de transition ordonné et progressif, a-t-il souligné. Il est essentiel que des ressources suffisantes soient allouées pour assurer une présence solide des Nations Unies en matière de droits de l'homme dans le pays, afin de garantir que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme soit en mesure de poursuivre ses activités de surveillance, d'établissement de rapports, de développement des capacités, de plaidoyer et d'alerte précoce, tout en intensifiant les programmes d'assistance technique au sein de l'équipe des Nations Unies dans le pays.
FIN
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